On pourrait écrire une histoire sociale de l'Egypte à travers ses salles de cinéma. Les salles du centre-ville, aux noms exotiques, restent les derniers témoins d'une époque où le cinéma était le loisir incontourable: le Rivoli, le Miami, le Diana, le Métro, l'Odéon; le Radio, le cosmos, etc. L'on s'y rendait en costume et robe à fleurs, écouter les chansons d'Oum Kalsoum et pleurer sur les déboires de Faten Hamama en suçant des glaces à la praline. Chacun à sa place: les baignoires pour familles aisées avec domestiques, le terso, l'équivalent du poulailler, pour les "petites gens".
Maintenant on voit le déclin, Ramadan a travaillé plus que 30 ans dans les salles du centre. "Ce n'est plus comme avant." Il se rapelle l'age d'or du cinéma égytien avec des vedettes comme Farid El Atrache, Faten Hamama, Leila Mourad et l'inoubliable Samia Gamal. Ramadan a un air triste dans ses yeux, il fuma sa cigarette et rit. Ses rares dents que lui encore restent brun du nicotine. Le salles du centre ont toujours gardé leur splendeur.